Exotrail

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Interview avec David Henri, co-fondateur et PDG d’Exotrail

Exotrail en bref : Exotrail est une startup qui développe et commercialise des moteurs pour satellite de petite taille ou nanosatellite. Elle est fondée en 2017 par David Henri, Nicolas Heitz, Jean-Luc Maria et Paul Lascombes. Elle fait partie de l’industrie dite du NewSpace.

Pourriez-vous vous présenter ?

  • Je suis David Henri, j’ai 26 ans et je suis l’un des quatre fondateurs de la société Exotrail. Je suis PDG de la boîte donc je m’occupe du management de la société et essentiellement d’activités stratégiques, commerciales et levées de fonds.
  • J’ai un parcours d’ingénieur, j’ai fait une classe préparatoire à Bordeaux puis j’ai rejoint l’école polytechnique en 2013. J’ai fait un double diplôme à Cambridge en Angleterre et j’ai travaillé durant des stages notamment en fonds de capital risque, puis dans une start-up de l’industrie spatiale qui développait des lanceurs de petits satellites. On a donc démarré le projet en 2015 avec deux des trois autres associés que j’ai aujourd’hui, Jean-Luc et Paul. On a ensuite créé la société à quatre mi-2017.
  • Pourriez-vous présenter ce que votre entreprise offre à ses clients ? Qui sont-ils ?

 

Exotrail est une entreprise de l’industrie spatiale. On est une trentaine de personnes aujourd’hui, réparties entre Massy, en région parisienne, et Toulouse. Nous faisons partie d’une industrie que l’on appelle le New Space, qui correspond à une évolution en cours, ou une révolution en cours, de l’industrie spatiale et qui se caractérise notamment par l’avènement des petits satellites.

Au lieu d’avoir des satellites qui font la taille d’un bus et qui pèsent plusieurs tonnes, vous avez des petits satellites qui pèsent plusieurs dizaines de kilos et coûtent 100 à 1000 fois moins cher que des satellites classiques.

On a trois missions principales, regroupées autour d’une mission qui est de donner de l’agilité à ces petits satellites en orbite. On permet à ces satellites de bouger grâce à différentes technologies de propulsion, de logiciels …

Ces trois missions sont les suivantes :

  • Améliorer la façon dont ces satellites sont déployés après le lancement de la fusée en orbite
  • Garantir un niveau optimal de performance de ces constellations, qui sont donc des ensembles de dizaines de satellites utilisés en observation de la Terre, en télécommunication essentiellement.
  • Réduire la pollution spatiale, en évitant la génération de débris spatiaux.

 

Ainsi, les différentes technologies que l’on développe se traduisent aussi en 3 lignes de produits différentes :

  • Les systèmes propulsifs embarqués : on va mettre des moteurs dans des satellites, pour leur permettre de bouger
  • Les logiciels qui vont avec le moteur, qui nous permettent de concevoir des trajectoires en orbite, de choisir le bon système propulsif, d’optimiser ces trajectoires et d’opérer in fine ces trajectoires.
  • Enfin, le Space Van. C’est un véhicule de transport en orbite, qui est un véhicule équipé de propulsions, dans lequel on va mettre d’autres petits satellites et qui va être mis dans la fusée. Ensuite, le véhicule va se déplacer en orbite et va aller injecter des satellites dans différentes positions orbitales.

Ce sont donc ces trois missions là et ces différents produits que l’on développe et que l’on va développer dans les prochaines années.

Nos clients principaux sont les constructeurs et les opérateurs de satellites :

  • Le constructeur de satellites c’est quelqu’un qui va acheter des sous-systèmes de satellites, qui va intégrer et qualifier tout cela et vendre ce satellite qualifié et intégré à des opérateurs.
  • Les opérateurs sont des gens qui vont opérer les constellations de satellites et petits satellites et qui vont en tirer les revenus, c’est à dire des images, des telecom …

Nous on va vendre notre logiciel de conception de mission à ces deux acteurs là tandis que le logiciel d’opération de mission va plutôt être vendu aux opérateurs.

Le propulseur peut être vendu soit directement au constructeur soit parfois l’opérateur construit ses propres satellites et dans ce cas-là c’est notre client.

Et puis on a aussi comme client des agences spatiales ou gouvernementales.

Pour donner des exemples, nous comptons parmi nos clients Eutelsat, qui est un grand opérateur de satellites, ou bien Clyde Space qui est une plus petite entreprise en Angleterre et qui développe des petits satellites. Et au niveau des agences spatiales, on a comme client le Cnes et l’ESA (Agence Spatiale Européenne).

Comment s’est déroulée la rencontre avec IRDI SORIDEC ? Et pourriez-vous donner 3 adjectifs qui qualifient votre relation avec IRDI SORIDEC ?

La relation avec IRDI SORIDEC a démarré en 2018. On a démarré le projet en 2015, on a créé la société en 2017 et mi-2018 on a fait une levée de fonds.

On avait l’objectif de s’implanter à Toulouse pour y implanter toute la branche logiciel de notre société. De plus, pendant notre levée de fonds, on a rencontré IRDI SORIDEC, qui était intéressé par investir chez nous, ce qui nous permettrait de renforcer cette implication à Toulouse.

De ce fait, mi-2018, IRDI SORIDEC a investi chez nous et a réinvesti dans notre dernière levée de fonds.

Concernant les adjectifs, je mettrais fidèle, toulousain et industriel.

Quels sont les projets de croissance de votre entreprise ?

  • On a bouclé récemment notre série A de 11 millions d’euros, notamment avec IRDI SORIDEC. L’objectif de la première phase, jusqu’ici, était de développer un démonstrateur de propulseur et une première version de notre logiciel.Maintenant, nous avons trois objectifs majeurs :
    • Continuer le développement de nos produits (logiciels, Space Van, moteurs …)
    • Aller vers un développement industriel pour augmenter la capacité de production en termes de nombre de moteurs par an
    • Se développer commercialement en recrutant des gens dans notre équipe commerciale. Également à l’export, notamment en Amérique du Nord et en Asie.

    Ce sont donc les trois grands objectifs des trois prochaines années.

Une citation, un conseil, une humeur à partager ?

Si je dois m’adresser aux acteurs de la finance, je dirais qu’il y a peu d’investissements, notamment en capital risque, dans le spatial par rapport aux autres industries. C’est probablement une erreur de penser que l’industrie spatiale ne puisse pas être comme toute autre industrie. 

Et si je dois donner un conseil à un entrepreneur, je dirais d’être patient et de s’accompagner de gens meilleurs qu’eux.

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